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Vue générale prise du nord.
Rome Christian
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel

Plan de situation. Extrait du plan cadastral de 1989, section AH, au 1/1000.
Rivoire Aurélie
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

Extrait du plan cadastral de 1825, section A, au 1/2000.
Rivoire Aurélie
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

Extrait du rapport de recherche de Claude Laroche.
Rivoire Aurélie
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

Evaluation des restes de l'abbaye encore en place en 1985. Extrait du rapport de recherche de Claude Laroche.
Rivoire Aurélie
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

Carte postale ancienne.
Rivoire Aurélie
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

Photo ancienne, vue aérienne prise vers le sud-est.
Deneyer Marc
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, (c) Musée du papier, Angoulême

Maisons à droite et à gauche de la porte principale vues de la cour.
Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

Les ruines de l'ancienne église de Saint Cybard vues de la cour.
Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

Eglise Saint Cybard, détail.
Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

Eglise Saint Cybard, mur côté route de Bordeaux.
Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

Mur séparant la brasserie et l'imprimerie Charbonneau, à droite, l'église Saint Cybard.
Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

La brasserie vue de l'entrée principale.
Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

Le rez-de-chaussée ouvert sur la cour.
Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

Elévation nord de l'aile centrale.
Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

Elévation nord de la partie ouest de l'usine.
Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

Elévation ouest de l'aile, détail du mur.
Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

Intérieur du 2e étage donnant sur la cour.
Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

Le bas de grosse cheminée au 2e étage.
Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

Détail de la construction des grandes salles à l'intérieur de l'aile.
Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

Détail de la construction, fenêtres donnant sur le nord.
Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

Détail de la construction, fondement de cuviers.
Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

Détail de la construction, fondement de cuviers.
Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

L'étage au-dessous des cuves.
Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

L'étage au-dessous des cuves, détail de l'emplacement.
Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

La salle des cuves mouillains, les cuves enlevées.
Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

La brasserie, élévation sur la rue de Cognac.
Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

Détail de la façade, rue de Cognac.
Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

Salle des cuves mouillains, fenêtre sur la rue de Cognac.
Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

Trieur des graines d'orge.
Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

Elévation antérieure en transformation.
Deneyer Marc
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

Façade nord en transformation.
Deneyer Marc
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel

L'ensemble vu du nord.
Van Riesen Wulf
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, (c) Wulf Van Riesen
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Titre : Brasseries et malteries alsaciennes d'Angoulême
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Auteur de l'oeuvre : Cuvilliers, Castro Roland
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Période : 1er quart 20e siècle , 4e quart 20e siècle
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Localisation : Charente , Angoulême , 121 rue de Bordeaux
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Type de dossier : Dossier d'oeuvre architecture
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Aire d'étude : Charente
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Phase du dossier : repéré
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Date d'enquête : 1986
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Auteur du dossier : Van Riesen Wulf
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Copyright : (c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Historique
Cette brasserie et malterie moderne est construite de 1912 à 1917 par les entrepreneurs Bernard et Felinaud, d'après les plans de Cuvilliers, architecte à Reims, pour E. Maurer, sur l'emplacement, d'une part de la brasserie Boeckel et Mortz, et d'autre part sur celui de l'église, du cloître et de la salle du chapitre de l'ancienne abbaye Saint-Cybard. En 1949, elles devient la grande brasserie de Champigneulles et la fabrication s'arrête, à l'exception de la mise en bouteilles. En 1961, il y a reprise de la brasserie (sans la malterie) . En 1966, elle est achetée par la Société Européenne des Brasseries, puis ferme vers 1973. La production en 1917 est de 80000 hl, en 1963 : 16 millions de bouteilles et en 1970 : 120000 hl. Il y a démolition partielle en 1986 du bureau, de la conciergerie et de la salle E. D'après le projet de l'architecte Roland Castro, les bâtiments ont reçu, après transformation en 1989, le Centre national de la bande dessinée et de l'image. L'effectif en 1961 est de 40 personnes et, en 1964, de 75. Il existe un fonds d'archives privées.
Description
La brasserie est construite en terrasses, avec murs porteurs en pierre de taille extérieurement et en moellon intérieurement, les façades des niveaux 1 et 2 du bâtiment d sont ordonnancées à travées, avec ouvertures en anse de panier. Au niveau 3, les façades nord et est du bâtiment C et la façade nord du bâtiment d ont des arcatures, aveugles pour c, et sont percées de baies en anse de panier pour D.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Étages |
4 étages carrés |
Élévations extérieures |
élévation ordonnancée |
Couvertures |
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Énergies |
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Typologie |
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État de conservation |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA00066108 |
Dossier réalisé par |
Van Riesen Wulf
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Cadre d'étude |
|
Aire d'étude |
Charente |
Phase |
repéré |
Date d'enquête |
1986 |
Copyrights |
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Brasseries et malteries alsaciennes d'Angoulême, Dossier réalisé par Van Riesen Wulf, (c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/97e9ba67-bcb5-4d28-9975-42b58f1a231e |
Titre courant |
Brasseries et malteries alsaciennes d'Angoulême |
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Dénomination |
brasserie malterie |
Appellation |
dite brasserie Boeckel et Mortz, puis Grandes brasseries et malteries alsaciennes d'Angoulême, puis Champigneulles puis Société européenne des brasseries |
Destination |
institut de recherche |
Parties constituantes non étudiées |
atelier de fabrication magasin industriel cour |
Statut |
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Documents figurés
" Vue panoramique des Grandes Brasseries et Malteries Alsaciennes d'Angoulême ". Carte postale. Coll. part. Atelier Musée à papier d'Angoulême.
ISBD/Commentaire :
" Vue panoramique des Grandes Brasseries et Malteries Alsaciennes d'Angoulême ". Carte postale. Coll. part. Atelier Musée à papier d'Angoulême.
Bibliographie
Comby, J. " La brasserie à Angoulême ". Norois, n° 48, 1965.
Mention : p. 557
ISBD/Commentaire :
Comby, J. " La brasserie à Angoulême ". Norois, n° 48, 1965.
" Grandes brasseries et malteries alsaciennes d'Angoulême ". L'Illustration économique et financière, n° spécial, Charente, 1922.
Mention : p. 113
ISBD/Commentaire :
" Grandes brasseries et malteries alsaciennes d'Angoulême ". L'Illustration économique et financière, n° spécial, Charente, 1922.
Laroche, Claude. " Les brasseries et malteries alsaciennes (vers 1912-1914 ou 1916) ou l'industrie en pierre de taille ". In: Rapport de recherche. Bordeaux, s. d.
Mention : p. 24-30
ISBD/Commentaire :
Laroche, Claude. " Les brasseries et malteries alsaciennes (vers 1912-1914 ou 1916) ou l'industrie en pierre de taille ". In : Rapport de recherche. Bordeaux, s. d.
Annexes
La brasserie à Angoulême. Extrait de Comby, J. " La brasserie à Angoulême ". Norois, n° 48, 1965, p. 557.
L'industrie de la Brasserie a connu à Angoulême des fortunes diverses.
Le premier établissement apparut au milieu du XIXe siècle, dans le faubourg de l'Houmeau où il s'installa le long de la rue de Bordeaux. En 1912, fut fondée la Société des « Grandes Brasseries et Malteries alsaciennes d'Angoulême », qui rénova complètement l'usine dès 1917. Peu après la première guerre mondiale, la production atteignait 80000 hectolitres par an, qu'on vendait dans tout le Sud-Ouest et qu'on exportait même Outre-Mer (Sénégal, Maroc, Syrie, etc). Mais, pendant la 2e guerre mondiale et durant les années qui suivirent, on nota une nette désaffection des Français en général, et des Charentais en particulier, pour la bière dont la qualité avait d'ailleurs nettement baissé à l'époque, le Ravitaillement Général imposant aux fabricants de mauvais produits. Comme il fallait faire venir le houblon d'Alsace et que les orges charentaises étaient peu utilisées, les frais fixes étaient très élevés et la rentabilité de l'usine ne pouvait être assurée. Aussi,
en 1949, le groupe Champigneulles, auquel elle appartenait, réalisant un vaste mouvement de concentration, la supprima et la réduisit au rôle de dépôt où l'on reçoit la bière par wagons-citernes entiers et où on la met en bouteilles.
Vers 1959, les frais de transport étant considérablement réduits, on songea à créer à Angoulême une annexe des « Grandes Brasseries » de Champigneulles fabriquant de la bière de table, de la limonade et des boissons gazeuses, tout en continuant le conditionnement et l'expédition des bières de luxe issues de Champigneulles et destinées à la Charente et aux départements limitrophes. Pour cela, on modernisa entièrement les installations, et l'activité de l'usine reprit en mars 1961. En 1963, 16 millions de bouteilles sont sorties de l'usine, et l'on estime qu'en 1964 le chiffre de 25 millions sera atteint. En 1961, l'établissement occupait 40 personnes. En juillet 1964, où règne la canicule, 75 employés se relaient pour assurer la production 24 heures sur 24 ; chaque jour, 40 à 45 camions transportent alors plus de 200000 litres de bière et de limonade, desservant la Charente, la Charente-Maritime, la Gironde, la Dordogne, la Vienne, la Haute-Vienne, les Deux-Sèvres et le Sud de la Vendée. L'usine risquant, à ce rythme, de ne plus pouvoir répondre à toutes les demandes, commence déjà à recevoir des wagons réfrigérés de sa « grande soeur » de Nancy, qui la dépannera ainsi jusqu'à la réalisation d'un projet d'agrandissement augmentant sa capacité de 50 %.
LA FABRICATION DE LA BIÈRE EN CHARENTE. Grandes Brasseries et Malteries Alsaciennes d'Angoulême. Société Anonyme au Capital de UN MILLION. 121, Rue de Bordeaux, ANGOULÊME. Extrait de L'Illustration économique et financière, 1922.
A Angoulême, se trouve l'établissement le plus moderne de France pour la fabrication de la bière, cette boisson si rafraîchissante et si nutritive à la fois, déjà connue des Egyptiens, que les Celtes buvaient sous le nom de cerevisia (vin d'orge), et que les monastères mérovingiens préparaient sous l'appellation de cervoise.
C'est le 1er janvier 1912 que fut fondée la Société les Grandes Brasseries et Malteries d'Angoulême, qui reprit la suite des brasseries Boeckel et Mortz, lesquelles avaient alors, environ, une soixantaine d 'années d'existence et qui étaient si avantageusement connues dans toute la région. Actuellement, toute la vieille installation a disparu et la nouvelle Société s'est installée en 1917 dans une usine complètement nouvelle, munie de tous les derniers perfectionnements.
A juste titre, les Grandes Brasseries et Malteries alsaciennes d'Angoulême peuvent donc s'intituler la " Brasserie la plus moderne de France ". Ce sont d'ailleurs les plus récentes comme construction. Les caves y sont aménagées en " grenier ", suivant loi principes nouveaux, et tout y fonctionne à l'électricité. La puissance annuelle de production des Grandes Brasseries et Malteries alsaciennes d'Angoulême peut dépasser 80000 hectolitres et ses réserves normales dépassent 20000 hectos. Le rayon d'action de cet établissement s'étend sur dix-huit départements, et il exporte également au Sénégal, au Maroc, en Syrie, etc, ses bières, qui sont les plus digestives et les plus rafraîchissantes que l'on puisse trouver et qui, garanties pures et hygiéniques et fermentées avec de la levure pure sont d'une qualité absolument irréprochable.
LES BRASSERIES ET MALTERIES ALSACIENNES (VERS 1912-1914 ou 1916) ou L'INDUSTRIE EN PIERRE DE TAILLE. Laroche, Claude. In : Rapport de recherche, Bordeaux, s.d. p. 24-30.
Les recherches d'archives ont, là encore, donné peu d'éléments pour l'instant concernant la construction par l'architecte A. Cuvillier pour l'ingénieur-brasseur E. Maurer des vastes bâtiments étagés à l'est du site, noyau de ce qui était jusqu'en 1966 les brasseries Champigneulles. On peut néanmoins là encore, comme pour la papeterie, rappeler la vocation de brasserie de ce quartier, la brasserie Boeckel, pour ne citer qu'elle, y étant déjà implantée, un peu plus à l'est (en B 127 du plan cadastral ancien) depuis au moins le milieu du XIXe siècle (Arch. com. Angoulême ; Arch. dép. Charente, matrices cadastrales). La qualité de l'eau qui surgit en fontaines sur ce versant nord du plateau d'Angoulême, qualité essentielle à un moment où l'on ne savait pas agir artificiellement sur sa composition, et qui est déterminante pour la qualité de la bière, est probablement le facteur premier de l'implantation de cette industrie.
Alors qu'en 1890 on avait pour l'usine Lacroix composé avec le site, on fait en 1912 à peu près complètement table rase : le bras nord du cloître de l'ancienne abbaye, l'amorce du bras ouest encore en place, la salle du chapitre et les éventuels restes des chapelles situées entre celle-ci et l'ancienne église sont démolis pour permettre une utilisation rationnelle du terrain. Seuls sont conservés les murs extérieurs nord et ouest du cloître, une partie de l'ancien réfectoire (devenu église jusqu'au XVIIIe) et quelques fragments du mur nord de la première abbatiale. La différence avec le parti adopté dix ou quinze ans auparavant dans la partie ouest du site s'explique en partie par le fait qu'ici il s'agissait d'élever bien plus qu'un seul niveau au-dessus des constructions anciennes et que l'on ne pouvait pas dès lors le faire sans risques. Les travaux mirent à jour une quantité importante de matériel médiéval de qualité (Voir Bull. et Mém. de la Soc. archéol. et hist. de la Charente pour l'année 1912) dont E. Maurer fait d'ailleurs don à la Société archéologique.
Une des grandes différences avec les bâtiments construits pour Léonide Lacroix est que ceux-ci sont des ateliers sinon " polyvalents ", du moins assez indifférenciés et pouvant être affectés à plusieurs types de fonctions. L'industrie de la brasserie et de la malterie nécessite en revanche des locaux tout à fait spécifiques et implique des solutions architecturales limitées. Disons rapidement que la fabrication de la bière se décompose en deux types d'opérations (très vraisemblablement assurées toutes les deux sur le même site au début du fonctionnement de la brasserie Maurer) qui sont le maltage et le brassage proprement dit. Le maltage consiste premièrement dans la germination de l'orge, préalablement séchée, nettoyée puis trempée. Cette germination se faisait le plus souvent dans des germoirs aérés, bâtiments se présentant fréquemment en grands volumes parallélépipédiques aux ouvertures régulières. A la suite vient l'opération de touraillage, qui consiste à obtenir le malt par arrêt de la germination au degré voulu par séchage plus ou moins intense à l'air chaud, effectué dans les premiers temps dans de grandes tours en forme de pyramides tronquées.
Après le maltage, vient donc l'opération de brassage proprement dit pendant laquelle, le malt est concassé et mélangé à l'eau à une température déterminée, le mélange étant ensuite versé dans une grande cuve, la cuve-matière, le plus souvent chauffable. Le moût obtenu est ensuite filtré puis mis dans une chaudière à bière, généralement chauffée par vapeur, où il est cuit et additionné de houblon. Viennent ensuite des phases de refroidissement et de fermentation alcoolique (à des températures différentes suivant le type de fermentation) sous l'influence de levures. La bière est ensuite placée dans des réservoirs de garde où elle subit une fermentation secondaire.
RÉPARTITION DES ACTIVITÉS DANS LES BÂTIMENTS D'ANGOULÊME. Extrait de Laroche, Claude. Les brasseries et malteries alsaciennes (vers 1912-1914 ou 1916) ou l'industrie en pierre de taille. In : Rapport de recherche, Bordeaux, s.d. p. 24-30.
En fonction de la répartition qui était celle dans le dernier état des choses, au temps des usines Champigneulles (Renseignements fournis par M. Mauferon, ancien employé et Mme Mazouin, épouse de l'ancien directeur des Brasseries Champigneulles), on peut esquisser ce que pouvait être la localisation des différentes fonctions au début de l'activité des brasseries, en suivant les différentes étapes de la fabrication.
L'orge arrivant côté avenue de Cognac devait être élevée jusque dans les derniers étages du bâtiment A (Nous reprenons pour plus de simplicité le légendage du rapport du C.E.T.E. et des plans des services techniques d'Angoulême) où il était stocké. Puis se faisait son trempage et ensuite sa germination, probablement au deuxième étage du bâtiment D qui, par ses ouvertures régulières, pouvait faire un germoir suffisamment aéré. Le touraillage est difficile à localiser, peut-être cependant se faisait-il dans la partie la plus à l'est du bâtiment D (bâtiment D2), proche des chaudières génératrices de vapeur qui, elles, occupaient le rez-de-chaussée de D1. Le malt était ensuite concassé au premier étage du bâtiment A. Le brassage proprement dit s'effectuait au premier et deuxième étage de la partie est de ce même bâtiment, signalé sur l'avenue de Cognac ainsi que sur la façade opposée par deux immenses baies en anse de panier divisée chacune en trois par deux meneaux (photo 36) et qui offraient une large aération à un local soumis à une forte condensation. Trois grosses chaudières à bière chauffées à la vapeur y assuraient le trempage puis, après filtration (filtre situé à l'est de cette même salle), la cuisson et le houblonnage du moût. Peut-être également s'y effectuait aussi le refroidissement (qui rendait les grandes ouvertures anti-condensation indispensables). Les fermentations primaire et secondaire étaient assurées quant à elles dans les caves qu'offraient les différents niveaux sans ouvertures du bâtiment C. Enfin, le bâtiment C3 et la " maison 2 " devaient servir de bureaux tandis que la " maison 3 " devait probablement être affectée au gardien.
Les années 40 ou 50 ont sensiblement modifié ces affectations, les brasseries Champigneulles n'effectuant plus le maltage sur place et n'assurant plus à Angoulême que la brasserie. La grande activité de l'entreprise à cette époque a par ailleurs entraîné la construction de plusieurs éléments, et notamment le grand bâtiment en béton armé (bâtiment B) situé le long de l'avenue de Cognac et où étaient entreposés des foudres d'où la bière était ensuite envoyée par tuyaux dans la grande salle E où elle était embouteillée et pasteurisée. Le chargement des camions se faisait ensuite à partir des quais donnant sur la cour.
ANALYSE ARCHITECTURALE. Extrait de Laroche, Claude. Les brasseries et malteries alsaciennes (vers 1912-1914 ou 1916) ou l'industrie en pierre de taille. In : Rapport de recherche, Bordeaux, s.d. p. 24-30.
A. Cuvillier, architecte de Reims (sur lequel des recherches sont en cours, qui n'ont pas encore abouti), a, pour ses bâtiments, tiré parti d'une topographie particulièrement accentuée (à peu près 15 m de dénivelé) qui n'entrave pas le fonctionnement de la brasserie, bien au contraire, le processus de fabrication de la bière entraînant de fréquentes montées et descentes des grains ou des fluides qui obligent, sur terrain plat, à des constructions relativement hautes. Du point de vue de la structure, les murs porteurs sont en pierre : moellon avec appareil de revêtement à l'extérieur. Des poteaux (profilés assemblés) et des poutres (profilées) métalliques complètent la structure et portent actuellement des planchers en béton armé.
L'ensemble de la couverture est assuré par toitures-terrasse.
L'ensemble des façades est donc de ce fait couronné par un attique régnant en continu au-dessus d'une corniche. Le traitement de ces façades varie suivant les niveaux : les deux premiers niveaux du bâtiments D sont ordonnancés par travées à ouvertures en anse de panier. Le niveau supérieur de ce bâtiment D et ceux du bâtiment C sont articulés par des arcatures, aveugles pour C et où s'inscrivent des baies en anse de panier pour D. Ces arcatures jouent un rôle d'arcs de décharge et reposent sur des pilastres à deux fasces et un cavet. Dans l'axe de chaque pilastre, au-dessus du chapiteau et entre les sommiers des arcs, se trouve un petit motif saillant carré, sur la pointe. Enfin, toujours au-dessus de chaque pilastre et entre ce motif et la corniche, se place un motif de deux modillons peu saillants réunis par un arceau (photos 32 et 34).
Les façades du bâtiment A s'ordonnancent quant à elles en travées soulignées par un jeu de bandeaux horizontaux et verticaux encadrant les ouvertures, marquant leurs piédroits, leur appui et la naissance de leur arc, en prolongeant par endroits leurs crossettes. C'est également dans ce bâtiment que se situent, occupant trois travées, les deux grandes ouvertures en anse de panier déjà signalées (photo 36).
Le traitement des façades des bureaux et de la maison de gardien (photos 35, 37) est aussi particulièrement intéressant, se faisant par un jeu de baies variées (dont un groupe de fenêtres thermales donnant sur la rue de Bordeaux) et usant d'un vocabulaire décoratif en harmonie avec celui utilisé pour la brasserie.
D'une façon générale, le jeu architectural et décoratif se fait à partir d'éléments simples et bien placés : moulurations plates ou chanfreinées, fasces, agrafes, consoles, ronds et carrés en légère saillie, modillons peu saillants, le tout étant d'une grande force expressive.
LE POIDS DES TYPOLOGIES
Sans que l'on connaisse pour l'instant la personnalité du maître d'oeuvre, Cuvillier, on peut malgré tout essayer de situer ce très beau bâtiment dans les préoccupations architecturales de l'époque. Il est possible de voir dans le vocabulaire choisi quelques références classiques très discrètes (pilastres, attique...) repensés malgré tout par un rationalisme lui aussi très discret et non ostentatoire qui se trahit par le type de couvrement de baies ou de façon plus générale par le mode d'articulation des façades, en partie suggéré par des questions de construction (arcs de décharge...). Mais l'essentiel est peut-être ailleurs : au-delà de ces considérations de classicisme ou de rationalisme, ce qui importe ici, et ce qui est le plus intéressant, c'est ce que l'on pourrait appeler la force des typologies. En effet, le nombre considérable de brasseries construites à la fin du XIXe siècle, principalement dans le nord de la France, ont amené l'élaboration, pour ce genre de programme, de types architecturaux très limités, non seulement pour ce qui touche aux questions directement liées à la fabrication de la bière (forme des germoirs, des tourailles...), mais également pour ce qui concerne la stylistique employée. Une esthétique des brasseries en est née en liaison avec d'autres programmes (filatures...), d'autres " châteaux de l'industrie " (Voir L. Grenier et H. Wieser-Benedetti, Les châteaux de l'industrie, Paris-Bruxelles, Archives d'Architecture moderne, 1979), et surtout en fonction d'un matériau : la brique dont la mise en oeuvre a entraîné un vocabulaire formel bien précis (photos 38 à 44) . Des bâtiments qui, s'ils délirent quelques fois du côté du Moyen Age, avec force créneaux et machicoulis, n'en n'oublient pas le plus souvent les leçons du rationalisme néo-médiéval de Viollet-le-Duc sur le juste et bon emploi du matériau.
Le principal intérêt de la brasserie d'Angoulême réside dans ce paradoxe qui la rend probablement unique en son genre, à savoir la transposition complètement réussie de typologies nées de la brique, tant dans les formes générales que dans le détail architectural, vers le matériau local charentais : la pierre de taille ; transposition réussie dans ce sens qu'elle ne donne pas l'impression d'un formalisme, d'une inadéquation entre forme et matériau.
Et ce paradoxe rejoint là l'ambiguïté utilitarisme/apparat qui travaille toute l'architecture industrielle du tournant du siècle : Maurer n'a pas eu recours aux beffrois et aux crénelages pour affirmer la puissance de son entreprise, dominant le faubourg Saint-Cybard, mais, plus discrètement et plus efficacement sans doute, l'utilisation d'un matériau noble à la mise en oeuvre belle et soignée a-t-elle joué ce rôle d'affirmation, magnifiée encore par l'impressionnant jeu volumétrique qu'accordait généreusement une topographie à la dénivélation complice.
Galerie d'images 43

Plan de situation. Extrait du plan cadastral de 1989, section AH, au 1/1000.
Auteur de l'illustration : Rivoire Aurélie
Evaluation des restes de l'abbaye encore en place en 1985. Extrait du rapport de recherche de Claude Laroche.
Auteur de l'illustration : Rivoire Aurélie
Maisons à droite et à gauche de la porte principale vues de la cour.
Auteur de l'illustration : Hermanowicz Mariusz
Les ruines de l'ancienne église de Saint Cybard vues de la cour.
Auteur de l'illustration : Hermanowicz Mariusz
Mur séparant la brasserie et l'imprimerie Charbonneau, à droite, l'église Saint Cybard.
Auteur de l'illustration : Hermanowicz Mariusz
Détail de la construction des grandes salles à l'intérieur de l'aile.
Auteur de l'illustration : Hermanowicz Mariusz
Détail de la construction, fenêtres donnant sur le nord.
Auteur de l'illustration : Hermanowicz Mariusz
L'étage au-dessous des cuves, détail de l'emplacement.
Auteur de l'illustration : Hermanowicz Mariusz
Salle des cuves mouillains, fenêtre sur la rue de Cognac.
Auteur de l'illustration : Hermanowicz MariuszLocalisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente , Angoulême , 121 rue de Bordeaux
Milieu d'implantation: en ville
Cadastre: 1825 B 127 à 129, 1989 AH 347, 348
Plan de situation. Extrait du plan cadastral de 1989, section AH, au 1/1000.

Rivoire Aurélie
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Extrait du plan cadastral de 1825, section A, au 1/2000.

Rivoire Aurélie
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Extrait du rapport de recherche de Claude Laroche.

Rivoire Aurélie
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Evaluation des restes de l'abbaye encore en place en 1985. Extrait du rapport de recherche de Claude Laroche.

Rivoire Aurélie
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Carte postale ancienne.

Rivoire Aurélie
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Photo ancienne, vue aérienne prise vers le sud-est.

Deneyer Marc
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, (c) Musée du papier, Angoulême
Maisons à droite et à gauche de la porte principale vues de la cour.

Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Les ruines de l'ancienne église de Saint Cybard vues de la cour.

Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Eglise Saint Cybard, détail.

Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Eglise Saint Cybard, mur côté route de Bordeaux.

Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Mur séparant la brasserie et l'imprimerie Charbonneau, à droite, l'église Saint Cybard.

Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
La brasserie vue de l'entrée principale.

Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Le rez-de-chaussée ouvert sur la cour.

Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Elévation nord de l'aile centrale.

Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Elévation nord de la partie ouest de l'usine.

Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Elévation ouest de l'aile, détail du mur.

Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Intérieur du 2e étage donnant sur la cour.

Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Le bas de grosse cheminée au 2e étage.

Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Détail de la construction des grandes salles à l'intérieur de l'aile.

Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Détail de la construction, fenêtres donnant sur le nord.

Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Détail de la construction, fondement de cuviers.

Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Détail de la construction, fondement de cuviers.

Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
L'étage au-dessous des cuves.

Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
L'étage au-dessous des cuves, détail de l'emplacement.

Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
La salle des cuves mouillains, les cuves enlevées.

Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
La brasserie, élévation sur la rue de Cognac.

Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Détail de la façade, rue de Cognac.

Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Salle des cuves mouillains, fenêtre sur la rue de Cognac.

Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Trieur des graines d'orge.

Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Elévation antérieure en transformation.

Deneyer Marc
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Vue générale.

Deneyer Marc
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Vue générale.

Deneyer Marc
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Vue générale.

Deneyer Marc
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Vue générale.

Deneyer Marc
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Vue générale.

Deneyer Marc
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Vue générale.

Deneyer Marc
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Vue générale.

Deneyer Marc
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Vue générale.

Deneyer Marc
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Façade nord en transformation.

Deneyer Marc
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
L'ensemble vu du nord.

Van Riesen Wulf
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel, (c) Wulf Van Riesen
Les bureaux à droite de l'entrée de la brasserie.

Hermanowicz Mariusz
(c) Région Poitou-Charentes, Inventaire du patrimoine culturel
Partie est de la façade du côté de la Charente.

Rome Christian
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel
Vue générale prise du nord.

Rome Christian
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel
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